Un imagier pour le King… #9. La colombe

( Le préambule est ici)

Au départ Claudie avait choisi un oiseau, mais elle ne m’avait pas précisé lequel. Finalement ce fut une colombe.

Claudie prétend ne pas être une artiste… elle s’arrange pour rester un peu cachée derrière l’ombre de son prolifique mari… mais je ne suis pas du tout convaincue par cette histoire là…

De mémoire (qui remonte à quelques dizaines d’années quand-même…) j’ai toujours vu ma belle-mère bidouiller dans son coin… En plus d’être une tricoteuse hors pair, vraiment, je l’ai vu faire (défaire et refaire aussi, parce qu’elle est rarement satisfaite de son travail) des tas de choses, à sa manière, pour voir et essayer, sans prétentions… du tissage, du crochet, du macramé, je l’ai vu jouer avec des tissus, des coquillages, des carcasses de stylo (!!?), des boutons, des perles, des plantes du bois… toutes les matières et les formes, pour en faire des sacs, des rideaux, des abats-jours et j’en passe…

Alors pour moi, oui, Claudie a quelque chose d’une artiste. Encore une fois elle se cache peut-être un peu derrière une sorte d’artisanat, derrière son statut d’instit de maternelle aussi (« c’est juste pour l’école… »).

Et justement, elle a la patience et la pédagogie de la maitresse, l’application aussi ! (Quitte a refaire 10 fois son dessin s’il le faut, parait-il..)

Indiscutablement elle fait partie de ces quelques femmes qui m’ont guidée et accompagnée dans le monde addictif et incroyablement riche des travaux d’aiguilles et de la « motricité fine »  ( 😉 ça c’est pour la maitresse…).

Alors que mes deux grands-mères et ma mère m’envoyaient gentiment paître malgré mon insistance sous prétexte que j’étais trop petite, c’est elle qui a pris le temps de m’apprendre à tricoter quand j’avais 5-6 ans (et pourtant… elle gauchère et moi droitière, je ne vous raconte pas l’exercice mental… 😉 ), c’est elle qui m’a appris à lire aussi, mais ça n’a rien à voir…

Même si j’avais des grand-mères plutôt atypiques, elles avaient une approche très traditionnelle des travaux d’aiguilles (il y a des choses qui se font et d’autres qui ne se font pas, « oh mon dieu, tu as monté ta patte de boutonnage à l’envers »…), au contraire Claudie est un pur produit des années 70 : trop jeune pour avoir fait la révolution mais tout a fait dans sa continuité, nourrie à « fait-main » et surtout à l’incontournable « 100 idées » elle ne se soucie pas des codes et fait les choses comme ça lui plait ! ( Je vous raconte pas les pulls qu’elle tricotait quand j’étais petite… de vrais morceaux de bravoure ! Formes parfois étranges et fils qui ne l’étaient pas moins, un style très… personnel quoi… 😉 il faut absolument que je retrouve des photos !).

Elle m’a montré un chemin, sûrement sans le savoir.

(Et si je sais ce que je dois à ma mère, je sais aussi que ce n’est pas du tout dans ce domaine… hormis un infini respect pour le travail des autres et un gout certain pour les belles choses, les travaux manuels et elle… c’est pas vraiment le grand amour…).

Bref, Claudie à dessiné une colombe.

Sauf qu’elle ne l’aimait pas sa Colombe, alors à la dernière minute elle a changé d’avis et m’a proposé autre chose (j’en reparlerai plus tard, genre page 12…). Le problème c’est que moi j’avais déjà coupé les tissus de ma page, deux tissus auxquels je tenais beaucoup et je n’avais pas du tout envie de les avoir « sacrifiés » pour rien ! J’ai un petit peu négocié et j’ai obtenu les 2 dessins ! On a considéré que les grand-parents du bébé auraient le droit à deux animaux, parce que c’est comme ça…

Et à moi, elle me plait beaucoup cette colombe, alors je l’ai très peu « décorée », j’avais peur de l’alourdir. C’est la première page du livre que j’ai imaginée et réalisée.

J’ai simplement rebrodé le rameau d’olivier dans un vert le plus proche possible de l’original, puis cousu une petite perle de rocaille dorée en guise d’œil et finalement j’ai aussi brodé le prénom à la main (en choisissant le orange du bec et des pattes, histoire que les mots soient bien visibles mais sans ajouter de couleurs inutiles).

 

Si j’aime beaucoup le tissu qui sert de fond, c’est déjà parce que je le trouve beau, mais aussi pour le projet à quoi il était destiné (et qui ne s’est pas fait… une robe de petite fille d’honneur pour un mariage qui n’a pas eu lieu, du moins pas comme prévu…), et enfin pour sa rareté, je l’avais acheté chez Nun studio  (anciennement C’est dimanche) juste avant qu’il ne soit sold out.

Pour le tissu du dos j’ai choisi des pigeons (un tout petit coupon déniché au Stoffen spektakel il y a plusieurs années)

oui c’est un tout petit peu moins classe mais c’est dur de rivaliser avec une belle colombe de la paix…

Demain, le raton trop mignon de Noé.

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